Page:Mairet - Marca.djvu/125

Cette page n’a pas encore été corrigée

tait pas ; il était très évident, rien qu’à regarder la jeune fille, qu’elle était choyée, qu’elle était bien à sa place, la vraie enfant de la maison. Elle se fit raconter sa vie de tous les jours : les visites, les occupations, les bals que la petite mondaine adorait. Comment la baronne Amélie ne pouvait la sentir ; pourquoi, Marca n’en savait rien ; comment Claire l’aimait bien, et Maxime aussi…, mais elle ne parlait de son cousin que lorsqu’on la questionnait, et tout de suite elle rougissait ! Et le temps passait horriblement vite au milieu de tous ces bavardages.

Tout d’un coup on entendit le tintement de la sonnette.

— N’ayez pas peur, ce n’est pas une visite bien longue qui s’annonce. Il est deux heures : c’est Pierre Dubois qui me rapporte un livre et qui vient m’en demander un autre. C’est mon dernier élève, un simple ouvrier, ma chère, qui m’intéresse fort. Il faut que je lui ouvre la porte.

— Par exemple !… Et la jeune fille courut ouvrir.

La porte du salon se trouvait juste en face de l’entrée ; le soleil inondait le salon, la fenêtre était grande ouverte, et l’air du printemps était rempli de l’odeur des fleurs ; Marca se trouvait éclairée de la pleine lumière, la face dans l’ombre ; les rayons du soleil faisaient de ses cheveux frisottants une au-