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sine La fenêtre étroite de chaque étage laissait voir une cour très longue et irrégulière de forme ; outre le bâtiment principal, il y avait d’autres corps de logis qui étaient franchement pauvres ; un peu plus loin, au fond de la cour, qui était presque une cité, se trouvaient des ateliers de peintre reconnaissables à leurs grandes fenêtres nues ; puis enfin, dans le coin, tout contre le terrain vague, un petit hôtel qu’on était assez étonné de voir en un tel endroit ; il était ombragé par de grands arbres, assez bien masqué et séparé de son entourage vulgaire par un petit jardin, dont on apercevait la verdure par dessus le toit. C’avait peut-être été quelque caprice de propriétaire se réservant un joli coin au milieu des bâtiments de rapport, un caprice qui n’avait pas duré, car le pavillon était évidemment abandonné ; les persiennes, à la peinture tout écaillée, étaient fermées ; il ne semblait y avoir de vie que dans le jardinet, entouré de murs.

Tout cela, Marca le vit en montant les cinq étages. Le bruit de la cour, regorgeant d’habitants, venait mourir dans cet escalier d’une respectabilité froide. Ici, pas un son ; à chaque palier il y avait trois portes bien closes, chacune avec son paillasson étroit. On devinait, rien, qu’au maigre cordon de sonnette, qu’ici se réfugiaient les petits rentiers, dont la vie se passe à économiser sur les nécessités