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les marchandes se réfugiaient, en riant, sous leurs tentes, et Marca, ramassant ses jupes, et montrant ses jolis pieds aux bas rouges, se mit à courir, riant aussi, vers la voiture. Le laquais, toujours grave et digne, ouvrit la portière, entassa bouquets et plantes sur la banquette de devant, et l’on roula vers le boulevard extérieur, en éclaboussant les passants qui se hâtaient.

La voiture s’arrêta devant une maison très haute, qui semblait avoir poussé là par méprise ; tout à côté se trouvait une masure à demi écroulée, et qui attendait humblement le marteau démolisseur. Les trottoirs étaient mal entretenus ; en face, des maçons gâchaient du plâtre, et travaillaient à toute une rangée de maisons en construction. Tout cela avait un aspect triste, le soleil pénétrait difficilement dans cette partie de la rue à cause de la grande diablesse de maison devant laquelle stationnait la voiture. Les gamins du voisinage se groupaient autour de l’imposant équipage, et regardaient le cocher impassible, son fouet en arrêt, et le beau laquais aux amples favoris, qui tenait un parapluie ouvert.

Marca se sentit prise par le froid de l’escalier, où l’air n’était jamais renouvelé ; il était étroit, bien luisant, et tout pénétré de cette odeur particulière à certains escaliers de Paris ; un mélange de moisissure, de cire, et d’émanations de cui-