Page:Mairan - Lettre de M. de Mairan écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives, 1741.djvu/5

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[5]

noré. Il me ſuffit, pour oſer vous offrir celui-ci, que vous l’ayez jugé digne d’être ſacrifié ſur les Autels que vous élevez à M. Leibnits.

Je ne puis vous cacher, Madame, que je crois ma cauſe jugée avec un peu de précipitation, que je penſe même qu’il n’y avoit qu’à bien lire la Propoſition dont il s’agit, ſoit dans ſon énoncé, ſoit dans le texte qui la ſuit, & qui l’explique, pour ſe garantir du faux aſpect ſous lequel vous l’avez conſiderée. Mais je fais plus, Madame, j’oſe préſumer que ce même Ouvrage où vous l’avez lûë, un peu médité, vous fournira de quoi ſentir le foible des preuves qui vous ont paru les plus victorieuſes en faveur des Forces Vives, & qui rempliſſent le dernier Chapitre de vos Inſtitutions de Phyſique.

Ma préſomption n’eſt pas ce me ſemble ſans fondement, & je me flatte du moins, après tout ce qui s’eſt paſſé, que vous la trouverez excuſable. Car enfin, Madame, les raiſonnemens de ce Memoire, qui ne vous paroiſſent aujourd’hui que ſéduiſans, vous les jugiez admirables, & ſi lumineux que vous ſembliez être perſuadée qu’ils avoient