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artistes qui feraient cent fois mieux d’exposer aux Artistes Français, car un Bouguereau cubiste est malgré tout un Bougereau. Laboureur ses toiles, bien qu’encore sales, ont quelque vie, surtout celle qui montre un café avec des joueurs de billard ; mais le plaisir qu’on a de la regarder n’est pas immense, parce qu’elle n’est pas assez différente. Boussingault, j’ai vu ça partout. Kesmarky, c’est moche, oui marquis ! Einhorn, Lucien Laforge, Szobotka, Valmier sont des cubistes sans talent. Suzanne Valadin connaît bien les petites recettes, mais simplifier ce n’est pas faire simple, vieille salope ! Tobeen. Ah, ah ! Hum… hum !  ! Mon vieux Tobeen (je ne vous connais pas, mais ça ne fait rien), si Machinchouette vous donne encore rendez-vous à la « Rotonde », collez-lui un lapin. Il y a quelque chose dans votre peinture (ça c’est gentil), mais on sent qu’elle doit encore pas mal de choses aux petites discussions sur l’esthétique dans les cafés. Tous vos amis sont de petits crétins (ça c’est vache, par exemple). Voulez-vous me ficher cette petite dignité en l’air ! Allez courir dans les champs, traverser les plaines à fond de train comme un cheval ; sautez à la corde et, quand vous aurez six ans, vous ne saurez plus rien et vous verrez des choses insensées. André Ritter envoie un cochonnerie noire. En voilà un qui est obscène sans s’en douter. Ermein, un autre abruti. Schmalzigang donne à penser que le futurisme (je ne sais pas si sa toile est précisément futuriste), aura le même défaut que l’école impressionniste : la sensibilité unique de l’œil. On dirait que c’est une mouche, et une mouche frivole qui voit la nature et non