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Armée de tant d’algèbre,
Que, sans désirs sensuels,
J’entrevois, fumoir du baiser,
Con, pipe, eau, Afrique et repos funèbre,
Derrière les stores apaisés,
Le calme des bordels.
Du baume, ô ma raison !
Tout Paris est atroce et je hais ma maison.
Déjà les cafés sont noirs,
Il ne reste, ô mes hystéries !
Que les claires écuries
Des urinoirs.
Je ne puis plus rester dehors.
Voici ton lit ; sois bête et dors.
Mais, dernier des locataires,
Qui se gratte tristement les pieds,
Et, bien que tombant à moitié,
Si j’entendais sur la terre
Retentir les locomotives,
Que mes âmes pourtant redeviendraient attentives !

Arthur cravan