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lequel j’ai pris copie des trois lettres inédites parues dans "Littérature", était un volume relié sans couverture. Je sais que Doucet durant des années, a fait chercher l’édition de 69 sans limite de prix et n’a pu réussir à se la procurer. Le volume que je vous ai adressé a été acheté naguère à Bruxelles, ce qui me donne à supposerpenser que c’est celui dont vous a été signalée l’existence. Toujours est-il que je n’en ai jamais connu d’autre et que ce n’est pas faute d’avoir cherché.

Vous me demandez, cher Monsieur, quelles raisons me font accorder tant de pris à la petite revue "Maintenant", que dirigea Arthur Cravan. J’attache en effet, une importance historique très grande à cette publication, la première dans laquelle certaines préoccupations extra-littéraires et même anti-littéraires aient pris le pas sur les autres. Rien ne me paraît plus significatif et plus prophétique à cet égard que l’article de Gide, le compte-rendu du Salon des Artistes indépendants. L’auteur de ces pages fait véritablement figure de précurseur ; dans le sens où il agissait alors il est incontestable qu’il était seul et que si l’on s’avisait d’écrire sur les origines de l’état d’esprit d’après-guerre (dada, etc., comme par exemple le fait Georges Hugnet dans "Cahiers d’art" à propos des plus insolites manifestations picturales)