gement ouverte dans le signe de la charité.
Mais voici que l’on embarque les bayadères : dédiées à Parvati, elles en portent le nom tatoué sur un bras. On les aide, on les transporte ainsi que des meubles précieux. C’est plaisir de voir les soins amicaux dont on entoure ces prêtresses de l’amour profane et divin. On se les passe de main en main pour qu’elles ne mouillent point leurs pieds nus, alourdis par les anneaux d’argent qui s’étagent au-dessus de leurs mignonnes chevilles. De ces anneaux, les premiers sont cambrés au-dessus des malléoles à la façon des branches et des surpieds dans les éperons de l’antiquité classique. Les petites prêtresses ont revêtu, pour cette cérémonie solennelle, leurs plus somptueuses parures. Une réduction de casque d’or couronne leur chignon noir d’où descend la tresse à glands qui bat leurs reins bridés par les pagnes de soie pourpre. Une ceinture d’orfèvrerie les enserre. Les bras ronds disparaissent sous les armilles sans nombre. Tout luit, corsets de satin violets, verts, toujours d’un ton tranchant avec celui des pagnes, caleçons striés ou quadrillés d’or, bijoux de face, pendants d’oreilles, colliers, plaques battantes. On dirait autant de reines de Saba. Mais, si