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fameux arbre aux roupies émettait de vigoureux rameaux. Les rajahs et autres principicules avaient toujours de quoi financer quand il s’agissait de bâtir. Sous la pluie d’or échappée de leurs doigts, la pierre sculptée levait comme les moissons sous les ondées d’été. Alors, ainsi qu’aujourd’hui, l’ouvrier de l’Inde peinait pour un modique salaire. Tout métier est bon qui nourrit son homme, surtout quand cet homme vit avec quelques centimes par jour, et n’est ni électeur ni terrorisé par un syndicat et par des entrepreneurs de grèves. Dans tout bon métier se recrutent facilement apprentis et maîtres. Il n’était pas rare qu’un prince ou que les fabriciens des pagodes missent en mouvement, pour une portion d’édifice, jusqu’à trois et quatre mille ouvriers, et cela pendant cinq et six années. Les merveilles de Vellore, de Madura, de Vijianagar, de Mahavellipore, n’ont pas, à tout prendre, coûté plus cher que notre Opéra ou notre nouvel Hôtel de ville, sans que je songe un seul instant à établir une comparaison entre ces « fabricats » occidentaux et les chefs-d’œuvre de l’architecture dravidienne. Et d’ailleurs les temples précités ont certainement nécessité une moindre dépense, tout en met-