plus de quatre siècles, par le Zamorin en personne. Cette demeure garde dans son enceinte la plus curieuse des pagodes de la contrée, et, pour tout dire, la seule qui ait échappé à la rage iconoclaste d’Hyder-Ali et de Tippou-Saïb. Je doute que le Zamorin ait donné au navigateur portugais le spectacle dont j’ai joui dans son vieux palais. Aussi bien n’ai-je point à me prévaloir d’une indiscrétion où ma curiosité d’artiste et d’observateur peut me tenir lieu d’excuse. Le rajah interné dans le palais de Vellore n’aura pas eu, je pense, à blâmer ses femmes pour s’être exposées, avec une indifférente complaisance, aux regards de l’étranger. Elles nous ont tourné le dos trop vite, et avec un trop parfait ensemble, pour que l’assistant collecteur ait pu, non plus que moi, contempler autre chose que leur chignon oblique, leur échine souple, leurs bras cerclés d’anneaux, et, encore, cela l’espace d’un instant.
Le rajah était absent d’ailleurs… « Pour ses affaires… Un petit voyage… Oh ! très court !… » Et le ministre qui hasardait ces mensonges, au beau milieu de la cour déserte, un petit brahme mal rasé, mal vêtu, et dont la main prompte ramenait sur une poitrine velue son écharpe en