compter sur la multitude, comme en notre malheureux pays, proie de choix pour les marchands d’orviétan et de bonheur social. Seuls, en Inde, les corps militaires leur peuvent servir d’instruments. Sur ceux-ci, les entrepreneurs de révoltes agissent par des moyens très simples. Les mobiles qu’ils créent sont tirés des considérations les plus vulgaires de la vie. Jamais une idée élevée n’est exposée, jamais un objectif moral n’est proposé comme but. La plupart du temps c’est le fanatisme religieux qui fournit le meilleur prétexte. Vous n’en êtes pas à ignorer la fable, grâce à laquelle les cipayes musulmans furent lancés dans la grande insurrection de 1856. On leur donna à croire que leurs cartouches — et ils devaient les déchirer avec leurs dents comme de coutume — avaient été graissées avec du lard. Il suffit d’évoquer l’animal immonde pour que les fusils partissent tout seuls contre les Anglais, inventeurs de cette abomination. Si, par grand hasard, le Nana-Saïb et autres entrepreneurs de cette affaire où la Compagnie des Indes perdit son monopole — et c’est là un des côtés considérables de la question — avaient prêché ces mêmes cipayes au nom du patriotisme hindou,
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