vardent à tue-tête. Ou bien ils se livrent à des jeux. Deux manèges de chevaux de bois les attirent particulièrement. C’est à qui y montera, on fait queue à l’entrée. Et, au sommet de chacun des manèges, deux grandes bayadères sculptées, bariolées, luisantes, tournent en sens inverse et entremêlent leur guirlande, tandis que, sous le kiosque, au toit conique et mouvant, les bons Hindous tournent, aux sons de la musique de foire, confortablement assis sur les chaises suspendues qui remplacent les traditionnels chevaux de bois.
Sous des hangars, on sacrifie des coqs à la déesse. Le sol détrempé par le sang forme une boue rougeâtre farcie de plumes. Plus loin, on immole des boucs et des moutons. Couronné d’herbes, ce bétail attend les clients. Dès qu’un dévot a arrêté son choix, payé le prix convenu, le sacrificateur saisit la bête, lui jette de l’eau sur la tête, et fait signe à deux aides. L’un tire sur le licou, l’autre sur les jarrets de derrière, et le sacrificateur tranche si vivement la tête avec sa grande faucille dont il tient le long manche à deux mains, que l’on croirait voir couper une simple corde. Mais comme le cou a été sectionné en son milieu, l’inhibition est in-