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tôt prise d’amour pour ces génies merveilleux. L’impureté étant ainsi entrée dans son cœur, l’épouse de Chamadaguini perdit le don de solidifier les eaux. Le liquide qu’elle tenait retomba dans l’étang, et elle ne put jamais venir à bout de le recueillir en boule, suivant sa manière ordinaire. Elle dut se servir d’un vase ainsi qu’une simple mortelle.

Le pénitent connut à ce signe que sa compagne avait cessé d^être pure. Dans l’excès de sa colère, il commanda à son fils d’entraîner la coupable vers le lieu du supplice et de lui trancher la tête. Parasourama ne put désobéir à cet ordre. Mais il ne l’eut pas plutôt exécuté, qu’une douleur affreuse l’accabla. Chamadaguini, touché de son désespoir, lui permit alors de ressusciter sa mère, en rejoignant la tête au corps, non sans avoir murmuré à l’oreille de la décapitée une prière souveraine pour ramener la vie.

L’empressement de Parasourama fut tel qu’il commit une fâcheuse méprise, méprise irréparable et que son émotion seule peut faire excuser. Prenant le chef de Mariammin, il l’ajusta au corps d’une Parachi, prostituée qui gisait sur la place après avoir payé ses infamies du