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nerie par des Hindous charitables, afin que les pauvres diables portant de lourds fardeaux sur leurs épaules puissent s’y adosser et se reposer debout sans être obligés de se décharger.

— Voilà qui est fort bien, Soupou, lui répondis-je. Mais pourriez-vous me dire, s’il vous plaît, comment s’appelaient les généreux Hindous qui ont édifié ces bancs ? »

Soupou avoua qu’on n’en avait gardé aucun souvenir. Qu’un pareil oubli s’étendît sur la route qu’il souhaitait pouvoir établir à ses deniers, c’était là une éventualité qu’il envisageait sans chagrin. L’important pour lui était de rendre service, de se consacrer à quelque bonne œuvre. En cela, Soupou suivait la tradition commune à ses compatriotes. Attribuant une grande importance aux œuvres, ils s’y attachent avec un zèle dont les fameux repas sacrés, offerts au peuple des pauvres, vous ont déjà fourni un exemple. L’abondance extraordinaire des pénitents de toutes sectes en est encore un. Et, à mesure que nous approchons de Virapatnam, le nombre de ces pénitents augmente. Ils s’avancent sur la route blanche, poudreuse, sous le soleil implacable, en longues théories. Virapatnam est un des pèlerinages