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s’accomplissent, où le sacrifice de coqs et de boucs tiennent la principale place. À ces offrandes sanglantes, telles qu’en exigent les divinités des deux catégories inférieures, s’en mêlent de plus innocentes, telles que des bouillies et autres éléments des repas sacrés. Les fidèles se ceignent de guirlandes en fleurs de jasmin, de laurier-rose et d’artemisia, se couronnent de feuilles de margousier.

La route qu’il faut suivre pour atteindre ce bourg de Virapatnam, où la légende place le premier établissement des Français qui fondèrent Pondichéry au XVIIe siècle, est dans un état pitoyable. Nous allions, cahotés, au trot d’un cheval plus efflanqué que celui de l’Apocalypse, et encore Soupou me garantissait-il que c’était le meilleur qu’on pût louer à Pondichéry. Et Soupou, à chaque cahot, regrettait amèrement que l’exiguïté de ses ressources ne lui permît point de réparer la route à ses frais, et même de la remettre à neuf. Comme je lui demandais les raisons d’un dévouement aussi singulier, il daigna s’expliquer : « C’est pour laisser mon nom à la postérité ! Voyez, tout le long du chemin, ces bancs très hauts qui se dressent. Ils ont été construits en bonne maçon-