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De ce mur décrépit le chaperon, formé de tuiles disjointes, se couronne d’une jungle en miniature où des graminées dressent leurs chaumes flétris entre des plantes plus humbles, veloutées, mousseuses, dont la plupart ressemblent à des éponges sèches. C’est là que le petit écureuil isabelle strié de noir (Eoxerus palmarum Linn.) règne despotiquement en poussant des cris stridents. On le nomme vulgairement rat palmiste, car, non content d’infester les villes, il pullule dans les cocotiers dont il détruit les fruits. Il fait bon le voir galoper sur la crête des pierres, grimper le long des parois les plus lisses, glisser le long des corniches où il se querelle avec les moineaux et les corneilles. Il poursuit ses semblables, gronde, glapit, jure, saute, cabriole ainsi qu’un démon familier jusque dans ma chambre. Sa queue fourrée l’ombrage à la façon d’un parasol ; pendant la chaleur du jour, il le relève jusqu’au voisinage de sa tête. Quand le soleil ne donne plus, cette queue, qui traîne derrière son propriétaire, devient pour ses congénères un précieux objet de divertissement, mais aussi un sujet de luttes sauvages. Les rats palmistes passent le plus clair de leur temps à se persécuter, à se mordil-