rités anglaises. Vous n’ignorez pas que le petit territoire qui entoure Pondichéry est composé d’aldées, c’est-à-dire de minuscules districts, enclavés dans les possessions anglaises comme les cases blanches d’un échiquier le sont parmi les noires. Or, le gouvernement anglais interdit le recrutement aux agents étrangers sur son territoire. Vous voyez d’ici les contestations perpétuelles qui se produisent quand on embauche des coolies. Vérifier leur état civil n’est point chose aisée.
Cette mosaïque d’aldées est cause d’autres difficultés. Passer de l’une dans l’autre devient, à cause des barrières de douane, une affaire d’État, d’autant que l’Hindou, contrebandier ou pour mieux dire fraudeur par essence, ne manque jamais de tromper les douaniers des deux nations. Tout déplacement obligeant les gens à traverser plusieurs fois les terres anglaises et françaises, les Hindous en profitèrent longtemps pour trafiquer sur les bijoux sans payer de droits. Je ne vous rappellerai pas que, dans tout ménage indigène, la femme porte sur elle, en or et en argent façonnés, bracelets, anneaux, pendants, boucles, colliers, toute l’épargne de la famille. On chargeait donc les