ment, la jambe gauche avancée, elle combattait avec la hache, se couvrait du bouclier, pointait ou taillait de l’épée. Autant sa danse amoureuse avait été molle et légère, autant sa pyrrhique se faisait lourde et puissante, avec des foulées de gladiateur et des détentes brusques, promptes et précises comme les mouvements de l’escrime.
Tout, en cette belle femme, semblait changé, jusqu’à son costume, jusqu’à son sexe même. Un héros éphèbe se dressait devant nous, à cette heure, un de ces jeunes dieux des combats, dont les bras innombrables manient des armes légères, fulgurantes et terribles. Ses yeux étincelants disaient l’ivresse de la bataille, ses traits impassibles le courage réfléchi qui assure la victoire, son sourire cruel la joie de donner la mort et de braver le danger. Ses vêtements serrés prenaient des aspects d’armure, sa coiffure brillante figurait un casque, les plaques battantes des tempes en étaient les paragnathides, les nattes tressées d’or et les houppes de soie en simulaient le cimier. Ses bracelets étages devenaient des brassards, les volutes des emmanchures se changeaient en épaulières, et les anneaux des jambes tenaient