Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou prudence, je n'ai pas cette prétention de dévoiler, comme certains l'ont tenté, les arcanes de la grande péninsule. Si j'en ai traversé plus d'une contrée, et cela à maintes reprises, ça toujours été en archéologue et en naturaliste. L'un et l'autre doivent observer, voir les choses de près, si possible, les rapporter fidèlement et ne pas se payer de mots. C'est ce que j'ai tenté de faire, sans prétendre y avoir en tout réussi. Tout comme Hérodote, père commun des voyageurs, j'ai entendu conter beaucoup de fables. Je n'en citerai que peu, de peur de m'égarer dans un labyrinthe d'affirmations contradictoires et toutes également croyables. La meilleure partie des contes que j'avais recueillis sur place n'a pas résisté à l'examen critique auquel je les soumis après mon retour. Il y a, d'ailleurs, dans la plupart de ces antinomies, une certitude consolante qui est leur incertitude même. Le propre des peuples essentiellement religieux — et les Indiens sont, on peut l'affirmer, le plus religieux des peuples — est de tout