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l’argent de Ramalinga, rien ne l’est moins que de soutenir que ces canons furent chargés avec cet argent.

En cette circonstance comme dans les autres, Ramalinga mit toutes ses ressources au service du général en chef des armées du roi à Pondichéry. Dès le 28 avril 1758 Lally-Tollendal était entré en relations avec Ramalinga. Il s’agissait de ravitailler le corps français occupé à assiéger les Anglais dans le port Saint-David, après la prise de Goudelour. Ce corps manquait non seulement d’argent, mais encore de vivres à tel point qu’on craignait de voir les hommes affamés se mutiner et se débander. Les membres du Conseil de la Compagnie des Indes avaient inauguré la politique d’obstruction qu’ils ne cessèrent de suivre en dilapidant les sommes affectées à la guerre, et se refusant à fournir les subsistances, les transports, voire l’artillerie, sous prétexte que le numéraire manquait. Ainsi les pires ennemis de Lally ne furent point les Anglais, mais bien ces Français mêmes qu’il avaient charge de défendre… Passons !…

Et, cependant, je ne puis m’empêcher de songer à cette iniquité. J’ai consacré de longues heures, dans la paisible bibliothèque de Pondi-