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tous, ouvrit mon esprit aux choses de l'histoire et de l'art que je n'ai plus cessé d'aimer.

Je ne sais si je m'en forme une idée juste en soi, si je n'en devrais pas tirer une signification plus haute. L'amour singulier que je porte aux temps passés est peut-être trop exclusif pour m'inspirer, vis-à-vis du présent, un sentiment autre qu'une indifférente équité. Certains m'accuseront de nourrir à l'égard des civilisations sensuelles de l'Inde la plus coupable des faiblesses. Je leur répondrai: de même que nous ne méritons pas toutes nos actions, nous ne méritons point tous nos concepts. Ils sont en nous par ce qu'ils sont, comme nos dispositions physiques, et souvent bien malgré nous. Mais ce serait chercher des excuses où il n'en faut pas. Tous ceux qui ont étudié l'art indien, qui ont parcouru la terre indienne, dans le seul but d'étudier et de comprendre, en sont revenus troublés.

Je n'ai pas évité ces perplexités singulières. Mais que ce soit par excès de rigueur