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des chapeaux, des jaquettes, des pantalons et des souliers. Aucun n’en use. Tous gardent le costume traditionnel, les pagnes, l’écharpe, le turban. C’est à peine si quelques-uns endossent un veston de surah ou de kaki, voire d’alpaga gris. Un vieux peuple dans une ville neuve, tel est le caractère de Pondichéry. On y chercherait en vain des choses anciennes. Le mobilier des maisons créoles, en vilain acajou, présente les vestiges de ce luxe bourgeois qui fut l’honneur de la France à l’époque de Louis-Philippe. Je n’ai jamais vu un meuble, un objet antérieur à ce règne. Seules les gravures de l’hôtel Soupou, pour tout dire, datent pour l’histoire archéologique du Pondichéry européen.

C’est à peine si, parmi quelques anciennes bâtisses, il convient de citer la petite pagode de Ganéça dont la curieuse façade se voit dans la rue d’Orléans. Celle-là date sans doute des premières années du xviie siècle ; en tout cas elle serait antérieure à la fondation de la ville elle-même, si l’on en croit les traditions.

Nous passons devant des changeurs ; ils nous proposent des monnaies datant pour le moins de l’invasion macédonienne. Les marchands de cuivres m’offrent des dieux, des lampes, des