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sont comptés, ses gestes ont quelque chose d’automatique.

En revanche, autour du couple, chacun jacasse, s’agite sur place, même les femmes qui causent à voix basse et sourient doucement. La chaleur, étouffante, va toujours s’augmentant sous le pandal où se condensent les vapeurs des lampes. Tout vibre dans une atmosphère bleuâtre où montent les fumées de l’encens, des gommes, des baguettes incandescentes sous leur chapeau de cendres blanches, et par-dessus tout le parfum entêtant des fleurs. Et cela sans que les mouches cessent de s’abattre par essaims sur les offrandes, et les moustiques de susurrer leur énervante chanson.

Les mariés se sont rassis. On leur a mis dans la main un joyau d’orfèvrerie en façon de bouquet. Puis on les recouvre du giron jusqu’aux pieds d’une A^aste pièce de lin blanc, et on apporte un gros vase, pannelle de bronze aux flancs rebondis, pleine de riz sec. Tous les hommes se lèvent et, à la file, chacun vient puiser dans le vase, jette trois poignées de riz devant les deux époux, salue les signes sacrés en croisant les mains sur sa poitrine, puis reçoit autour du cou une guirlande de fleurs. Et