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pérois de lui sur ce sujet rien que de fort singulier. Mon attente ne fut point trompée ; il revint chez moi au bout de deux jours, & voulut commencer par me faire quelques excuses de son absence. Mais je ne crus pas devoir perdre en complimens inutiles un tems qui pouvoit être employé à quelque chose de plus sérieux. Je me contentai de lui témoigner la joie que j’avois de le revoir ; & l’ayant pressé d’entrer en matière, il me parla en ces termes.

La diminution des eaux de la mer depuis le sommet de nos plus hautes montagnes jusqu’à sa superficie présente suppose, Monsieur, comme vous avez dû en juger, un état précédent de ce globe où il étoit totalement couvert d’eau. Il s’agit aujourd’hui de chercher la raison de ces différens états ; c’est-à-dire, comment il a pu se faire que les mers surmontassent toute la matière dont nos terreins sont composés, & ce que leurs eaux sont devenues.

Un de vos Auteurs, nommé Gadrois, fit imprimer en 1675. un petit