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sente de la mer & de sa profondeur, ce qui n’est pas impossible, la surface du globe étant aujourd’hui presque toute connue, & mon Aieul ayant trouvé l’art de faire descendre en sûreté des hommes dans ses abîmes les plus profonds pour en connoître la juste mesure, on pourra juger du progrès futur de la diminution de la mer relativement aux eaux qui lui restent, & à la profondeur que leur superficie nous cache. Or de ce progrès il sera aisé de conclure combien de siècles seront nécessaires pour l’épuisement total des mers qui existent, & en quel tems à peu près la terre cessera d’être habitable, les hommes & les animaux périssant avec les choses que l’humidité & la chaleur du Soleil produisoient & qui leur servent de nourriture.

Ce sont ces connoissances du passé & de l’avenir auxquelles on parviendra, en supposant que l’état du Ciel par rapport au globe de la terre ait toujours été le même depuis que les sommets des premières montagnes ont commencé à élever leur tête au-dessus des eaux, & que cet état ne