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sition des terreins de certaines autres contrées situées dans des parties du globe fort éloignées ; la manière toujours horisontale dont ces différens corps sont arrangés dans ces terreins ; les Isles anciennes unies au Continent, & les nouvelles qui se sont montrées ; les ports qui s’effacent, tandis que d’autres naissent ; les Villes abandonnées de la mer, les nouveaux terreins dont nos continens s’accroissent visiblement ; les lacs, les puits salés ; les eaux saumâtres, les carrières de sel pur conservées en des lieux très-distans de la mer ; mille bâtimens propres à elle seule, qu’on rencontre dans des contrées les plus éloignées d’elle ; l’aspect des terreins voisins de ses bords, tellement semblable à celui que ses eaux offrent à nos yeux, qu’il n’est presque pas possible de les distinguer, surtout dans des tems qui ne sont pas bien nets, en sorte que nous croyons voir la mer, quoiqu’elle soit hors de la portée de notre vue ; tout enfin dans la nature nous parle de cette vérité, que nos terreins sont l’ouvrage de la mer, & qu’ils en sont sortis par la diminution de ses eaux.