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représentent si parfaitement l’effet que le débordement d’un torrent ou d’une rivière bourbeuse produit sur les terreins qui viennent d’en être inondés, qu’il n’est pas possible de ne point reconnoître sur ces montagnes la même configuration, que les eaux de la mer ont imprimée sur les matières qu’elles y ont apportées & placées. On ne peut s’empêcher d’y remarquer ces arrangemens égaux, dont nul art n’est capable d’imiter la justesse & de suivre les contours qu’elles y ont formé successivement & feuille à feuille sur l’inégalité des terreins.

C’est ce que l’on remarque en allant de Marseille à Aix, à trois quarts de lieue de Septême, où sur le sommet d’une montagne située sur la gauche, la vase apportée du côté du Nord-Ouest, ou du Martigue, a fait en mourant l’arrangement juste des lits qui terminent cette éminence. On voit à Tripoly de Syrie un pareil arrangement à mi-côte sur la gauche, en regardant le Liban d’un bâtiment mouillé au milieu de cette rade. Ces lits distingués sont arrangés avec tant