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pour réfuter non-seulement l’opinion de Scilla & celle de ses adversaires, Crollius & autres, mais encore celle qui attribue au Déluge les coquillages qu’on trouve insérés dans nos montagnes, ou collés à leur superficie. Dans cette vue il a rassemblé avec assez de fidélité dans la première Partie de ce Traité imprimé à Venise en 1708. toutes les raisons des uns & des autres ; ensuite dans la seconde il expose celles sur lesquelles il prétend fonder son opinion certainement fort singulière. Il avoit senti par les raisonnemens de Scilla le ridicule d’attribuer ces pétrifications à un jeu de la nature : en même tems il avoit compris l’impossibilité qu’il y avoit, que les eaux d’un Déluge qui dura si peu eussent pû insérer dans l’intérieur de nos montagnes dès-lors solides, & même élevées jusqu’à leur plus haut sommet, des coquilles aussi pesantes que le plomb, & souvent du poids de quinze à vingt livres. Il concevoit cependant qu’on ne pouvoit nier, que ces corps étrangers renfermés dans nos montagnes ne fussent de véritables