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tions de mon Aïeul sur l’état présent du fond de la mer, qu’il s’y trouve des coquillages tellement ensevelis dans la vase, que les espèces en sont inconnues aux côtes voisines. On trouve dans les pierres d’Europe jusqu’à quatre-vingts sortes de coquilles de Cornéamons, dont à peine on a rencontré jusqu’ici deux ou trois espèces non pétrifiées. Mais ce petit nombre suffit pour établir la réalité de toutes les autres espèces qui n’ont point été découvertes. Les espèces inconnues, peuvent aussi avoir manqué, & être péries par le desséchement des eaux où elles subsistoient. Il y a peu de mers qui n’ayent des coquillages particuliers, comme des poissons ; & ces mers venant à tarir, tout ce qu’elles nourrissent doit manquer avec elles. Ces espèces peuvent encore n’être plus voiturées des côtes où elles subsistent aujourd’hui, aux rivages où elles étoient apportées autrefois par les courans, si entre l’un & l’autre endroit il s’est formé une barrière par la diminution de la mer. Si, par, exemple, les coquilles apportées aux côtes