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nondations, dans lesquelles les eaux de la mer se sont promenées sur toutes les montagnes du monde.

L’isle de Malthe, ajoûte Scilla, me paroît un ouvrage de cette nature ; & je ne pense pas, dit-il, qu'elle ait existé au moment même de la création : Dieu sans doute ne fit que l’ébaucher alors, ainsi qu’un Peintre fait d’abord l’esquisse d’un tableau, & en arrange ensuite les couleurs pour perfectionner son ouvrage. Les voies de la pétrification, continue-t’il, sont diverses dans la nature. Un certain sel volatil, une eau salée, une humidité seule long-tems conservée dans la matière suffit pour la pétrifier ; mais il faut que la qualité de la matrice soit propre à la pétrification. C’est de là que les coquillages insérés dans la substance des montagnes, ou se pétrifient avec elles, ou ne se pétrifient point, reçoivent même une plus grande ou une moindre dureté dans leur pétrification, suivant que la matière où ils sont enfermés est capable elle-même de la recevoir. Ils ne sont point pétrifiés dans la substance des collines dont