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brisés. Au contraire si ces débris étoient l’ouvrage de la nature, les bords en seroient unis comme le reste du coquillage ; ils seroient arrondis, comme le sont ceux d’un vase que la main de l’Ouvrier a dressé. Telles sont les extrémités d’un corps tronqué formé dans la matrice naturelle. Que la nature produise un animal sans bras ou sans pieds, l’extrémité à laquelle manquera ce pied ou ce bras, ne sera certainement point dans le même état que si le fer en eût retranché ces parties ; ou si elles en avoient été séparées par quelque accident, elle sera revêtue de peau, & unie comme le reste du corps.

On trouve encore dans ces groupes des représentations de matrices de coquillages, les uns naissans, d’autres plus avancés : on y voit des coraux & des peaux de serpent en grand nombre. Un des plus singuliers est celui qui représente une patte d’écrevisse de mer, tenant entre ses serres un coquillage déjà à moitié écrasé. Seroit-ce, dit l’Auteur, l’effet du pur hazard,