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encore divers coquillages écrasés ; ce qui ne seroit pas, s’ils s’étoient formés dans la pierre. D’autres sont brisés en plusieurs pièces, qui se distinguent par le rapport d’une pierre à l’autre. On y voit des hérissons de mer, à côté desquels sont leurs défenses pétrifiées comme eux ; & ces pierres réunies formeroient le hérisson parfait, comme les morceaux d’une porcelaine cassée réunis ensemble feroient la tasse ou l’assiette brisée. Si l’on admet, dit Scilla, la génération de ces coquillages dans les pierres, il faudra donc y admettre aussi la génération de ces parties de coquillages qu’on y rencontre fendues, brisées & séparées du tout ; comme d’une moitié, d’un tiers, d’un quart d’une coquille : imagination aussi ridicule, ajoute-t’il, que si l’on supposoit qu’il pût se former une jambe, un bras, une tête d’un homme ou d’un animal indépendamment & séparément des autres parties.

Les pièces de ces coquillages portent d’ailleurs des marques sensibles de leur rupture ; on voit qu’ils ont été