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certaines gens dits Syrictes, qui n’ont que deux trous au lieu du nez, & qui ont les jambes recourbées comme la queuë d’un serpent.

Aux basses Indes orientales, environ la source du fleuve Ganges[1], on trouve des gens qui n’ont point de bouche, & qui sont tous velus par le corps, lesquels se vêtent du cotton que jettent les feuilles des arbres, & ne vivent que des odeurs & parfums qu’ils tirent par le nez. Ils ne mangent & ne boivent : ains s’entretiennent de l’odeur & racine des fleurs, & des fruits sauvages qu’ils portent avec eux, quand ils ont à faire long voyage, afin que l’odeur ne leur faille : car s’ils sentoient quelque mauvaise odeur, ils mourroient aisément.

Après ceux-là, au cul des montagnes qui sont droitement opposées à la bise, on trouve les Nains dits Pigmées ou Spithemiens, pour ce qu’ils ne passent trois palmes de hauteur ; & est leur contrée toujours verdoyante com-

  1. Le Gange.