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mammeron par lequel elles étoient emboîtées & unies à la coquille, se trouvent pareillement pétrifiées dans les mêmes pierres à peu de distance de la coquille ; & séparant ces pointes de ces pierres, & les appliquent au mammeron de la coquille, on connoît positivement par sa justesse quel étoit celui auquel elle étoit appliquée du vivant de l’animal ; que cette seule représentation fait connoître que ce coquillage a été jetté dans la vase ou le sable où il se trouve pétrifié, & que ces pointes détachées de lui, mêlées aussi confusêment à cette vase, y ont été pétrifiées comme la coquille, en gardant la juste proportion qu’il y avoit de la partie séparée au tout, ce que le hazard n’a jamais pû imiter.

Pour prouver d’autant mieux que ces pétrifications se sont faites de cette sorte, & que ces coquillages ou ces arrêtes de poissons sont des restes de poissons vivants dans la mer, il rapporte des groupes de ces congellations, parmi lesquels on voit encore dans certaine coquille le poisson rétréci & pétrifié,