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contraire cette confusion même bien considérée par rapport à l’état présent & passé de la mer, est une preuve de leur fabrication en ces lieux mêmes, des dépôts que les flots ont voiturés & appliqués les uns sur les autres avec cette diversité dans les tems de leur agitation. Ces couches ondoyées sans aucune rupture qu’on remarque dans le feuilletage de tant de montagnes, peuvent-elles laisser le moindre doute qu’elles ne soient l’ouvrage naturel de l’alluvion des eaux de la mer ? Leur matière déjà pétrifiée, comme elle devoit l’être, selon l’Auteur, à la rupture de la croûte de la terre lors du Déluge, auroit-elle pu se plier ainsi & se prêter à toutes ces flexions ? Il faut donc demeurer d’accord que cela n’a pû arriver que dans le tems de la mollesse de leur matière, & par conséquent dans la même position où ces amas se trouvent.

Cette vérité est encore confirmée par ce que j’ai dit de ce nombre prodigieux de corps étrangers & marins que tous les terreins du monde renferment, & qui n’ont pû y être insérés