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vrai dans la nature ; qu’il n’y a de véritable sagesse en l’homme, que lorsqu’il se défie de ses propres opinions, & qu’il apprend à douter, & que de s’imaginer une espèce d’infaillibilité dans ses opinions, c’est la plus grande de toutes les ignorances, & une voie qui nous égare toujours de la verité.

» L’Auteur entre ensuite dans l’examen total de l’Isle de Malthe, d’où il prétend tirer les principales preuves de son opinion, & il commence par dire qu’il ne la croit pas aussi ancienne que le monde ; mais que selon le Père Kircher & beaucoup d’autres, il la croit composée & sortie de la mer long-tems après, ainsi que plusieurs autres Isles, que Dieu fit le monde à la manière d’un Peintre, lequel ébauche un tableau, & le finit ensuite par les derniers traits de son pinceau qui donne le mérite à son ouvrage ; qu’ainsi la formation de cette Isle postérieurement à celle du globe a embelli les ouvrages de Dieu, bien loin d’être une diminution à sa puissance ; qu’elle n’est en général