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trouver dans les pierres la représentation de tout ce qui est dans le reste de la nature, plantes, arbres, animaux maritimes ou terrestres ; & il confond cette opinion en disant que ce sont de pures imaginations ; que jamais il ne s’est trouvé dans nos pierres ou montagnes aucune figure parfaite d’aucune chose ; & que ceux qui osent soutenir ces sentimens, pourroient encore avancer que la montagne composée de pots de terre rompus qui est attenant Rome, est faite d’une production bizarre de la nature, & que ces pièces ne sont point des restes de pots cassés, mais une de ces productions bizarres qui a fait toutes ces pièces ressemblantes à des pots cassés ; qu’un pareil Auteur peut aussi adopter la fable d’un Mulet parfait & vivant qui sortit des entrailles d’une montagne à la faveur d’un tremblement de terre ; & qu’enfin suivant l’opinion de Justinien, la vérité prévaudra toujours à l’opinion ; qu’il y a une grande différence entre ce que les hommes pensent, & ce qu’il y a de