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conduit à une terre qui porte le nom de Musorrina, une montagne considérable de coquillages, huîtres & autres choses de ce genre non encore pétrifiés, se présenta à mes yeux ; un spectacle aussi extraordinaire me donna lieu d’examiner si dans le voisinage il y en avoit encore de pareilles. Mais je ne trouvai rien de semblable. Je ne pouvois cesser de considerer cet amas immense de coquillages, d’en tirer quelques-uns, & de les considérer avec soin : il me paroissoit assez merveilleux que tout cela eût pu se conserver pendant un si longtems, surtout dans des lieux si élevés au dessus de la superficie de la mer, & où il falloit monter pendant l’espace de deux heures par des montagnes fort droites.

» Curieux de sçavoir d’où cet amas provenoit, je demandai aux gens du pays leur sentiment : là-dessus ils me répondirent avec assurance, que cet amas s’étoit formé de diverses coquilles de mer dans le tems du déluge. Je souris d’abord de la simplicité de ces pauvres gens ; mais après