offriront de nouvelles espèces marines animales & végétales, & contiendront des dispositions propres à les faire croître & à leur fournir la subsistance. C’est de-là que dans chaque contrée il y en a de particulières, qu’il s’en trouve dans les pays chauds qui ne se rencontrent point dans les climats froids, & qu’on en voit dans ceux-ci qui n’existent point dans les autres.
Je crois, Monsieur, continua notre Philosophe, avoir suffisamment prouvé la vraisemblance du systême qui fait descendre les animaux terrestres des marins, & qui établit la formation naturelle de ceux-ci dans la mer par les semences dont ses eaux sont empreintes, soit qu’on suppose ces semences éternelles, ou qu’elles n’existent que par une création, que vous admettez. Après cela il est aisé de concevoir comment peut se faire la génération de toutes choses vivantes, sensitives & végétatives dans un globe, soit qu’il se repeuple, ou qu’il n’ait point encore été peuplé. Du reste que ces semences existent de tout tems ou qu’elles ayent été créées dans le tems,