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re dont, sans le secours des espèces, la génération a commencé dans la mer, & s’y perpétue encore chaque jour, à ce que j’estime, les semences en étant dans la nature, comme il n’est pas possible d’en douter.

S’il se fait encore une nouvelle multiplication d’espèces.

Un de vos Auteurs, nommé Sorel, s’exprime à peu près comme moi sur cette existence. « Les espèces d’animaux, dit-il, ont été de tout tems, ou ont été créées dans le tems. » Mais je ne conviens point avec lui de la conséquence qu’il en tire : car il ajoûte : « Que ce soit l’un plutôt que l’autre, il ne reste aucune multiplication d’espèces à faire. » Il est vrai que toutes les espèces dont les semences sont contenues dans l’universalité de la matière, peuvent s’être déjà manifestées dans la multiplicité des globes qui y sont répandus, & y exister actuellement dans une vie parfaite ; mais il est plus croyable qu’elles n’existent point toutes dans tous, & qu’il y en a encore beaucoup à espérer pour le globe de la Terre, & même pour chacun des autres. Le globe que nous habitons ne nous a encore montré vraisembla-