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Ces vaisseaux sont donc une première matrice, où elles sont préparées à un plus grand accroissement qu’elles doivent recevoir dans une seconde, c’est à-dire, dans celle des femelles. En effet si parvenues à ce premier état, elles sont versées dans cette seconde matrice, elles y prennent une nouvelle étendue beaucoup plus considérable, & y acquièrent des forces à la faveur desquelles elles sont poussées au dehors, ou dans l’eau, ou dans l’air, selon que les espèces respirent l’un ou habitent dans l’autre. Alors elles se trouvent en liberté de chercher elles-mêmes une nourriture plus forte ; & c’est par le secours de ce nouvel aliment qu’elles parviennent à la grosseur propre à leur espèce, & deviennent capables de servir elles-mêmes à la continuation de cette génération successive.

L’opération de la nature seule sur ces semences dans le sein des mers s’exécute à peu-près de la même manière. Les eaux dont les globes sont environnés, deviennent en certains tems & par certaines dispositions pro-