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être parce qu’elles y avoient été totalement détruites par le feu, comme vous supposez que cela peut être arrivé, comment s’est-il trouvé peuplé sans le secours d’une nouvelle création, ou du moins sans que les animaux y ayent été mis & apportés d’un autre globe où ils subsistoient déjà ? Comment cette transmigration a-t’elle pû se faire sans le secours d’une main divine ? Ce qui vous semble si difficile, répliqua l’Indien, ne l’est nullement ; & pour vous en convaincre, je vais vous faire voir que sans le secours d’aucune création nouvelle, toutes les espèces qui vivent aujourd’hui dans ce globe pourroient y renaître naturellement, quand elles y auroient été éteintes.

De la propagation des espèces par les semences.

Pour entendre cette économie de la nature, figurez-vous, Monsieur, que toute l’étendue de l’air que nos yeux découvrent, les globes opaques qu’ils apperçoivent & ceux qui leur sont inconnus, les parties même des globes enflammés ou lumineux qui ne sont pas encore pénétrées par le feu ; que tout cet espace, dis-je, est rempli des semences de ce qui peut avoir vie dans