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lon toutes les apparences, un peuple assez nouveau lorsqu’ils furent découverts par les Espagnols ; il y a lieu de croire que les Américains seroient venus à la fin à penser aussi raisonnablement que les Grecs, si on leur en avoit laissé le loisir. » En retournant ce raisonnement, il n’y a point de peuple au monde, auquel il ne puisse être appliqué. Ainsi on peut dire : puisqu’après le Déluge il y a eu un tems où avec tout leur esprit les Assyriens, les Egyptiens, les Chaldéens, en un mot tous les peuples de la terre ont pensé aussi peu raisonnablement que les Américains, qui étoient un peuple nouveau lorsqu’ils furent découverts par les Espagnois ; il y a sujet de croire qu’il y a eu un tems après le Déluge, où toutes les Nations de la terre ont été de même une race assez nouvelle.

Je conçois, Monsieur, dis-je alors à Telliamed, que tout ce qui a vie sur la terre peut tirer son origine de la mer ; mais pour établir cette opinion ; il vous relie encore une grande difficulté à résoudre. Car lorsque dans ce globe il n’y avoit encore aucunes espèces, peut-