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ge de tant de Nations de ces pays froids & des animaux qu’on y rencontre, doit être pour vous une image de la transmigration encore récente de ces races du séjour des eaux en celui de l’air : c’est une preuve assez sensible du changement qui s’est fait depuis peu en leur état. Vous pouvez remarquer ces traces encore récentes de la naissance sur la terre de diverses races d’hommes & d’animaux dans presque toutes les parties du monde. Ces créatures prises par les Hollandois sur les côtes de la Terre de feu en 1708. qui ne différoient des hommes que par la parole ; celles de forme humaine qu’on trouve, comme je l’ai dit, dans l’Isle de Madagascar, qui marchent comme nous sur les pieds de derrière, & qui sont privées de même de l’usage de la voix, quoique les unes & les autres puissent comprendre ce que nous leurs disons ; ces hommes qui à peine paroissent humains, sont peut-être des races d’hommes nouvellement sortis des flots, à qui la voix manque, comme elle manque encore à présent à certains chiens du Canada. Mais les uns & les autres