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que nos corps sont originairement disposés pour vivre sans respiration, comme avec la respiration, & que nos poumons ne sont presque rien à notre naissance. De-là vient que les hommes marins déjà âgés dont on s’est saisi, n’avoient point de voix, parce qu’ils manquoient de poumons qui servent à la respiration de l’air, & que l’air est la matière de la voix. Peut-être aussi n’avoient-ils pas dans le larinx les dispositions qui se produisent dans les hommes terrestres, ni dans la bouche celles qui conviennent pour bien articuler & modeler les sons. Les plongeurs que l’Antiquité a vantés & dont l’Histoire nous a conservé le souvenir, ceux qui font dans les Indes la pêche des perles & qui restent sous l’eau pendant des heures entières, ceux de notre tems qui ne sont pas en petit nombre, sont des sujets sans doute dans lesquels les ouvertures dont je viens de parler n’étoient & ne sont pas entièrement bouchées. Si jamais on se saisit d’un homme marin, qu’on fasse après sa mort l’ouverture de son corps : on trouvera certainement ces ouver-