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des eaux de la mer. Ainsi c’est vraisemblablement de ce côté-là, que les races marines ont passé & passent plus fréquemment d’un élément à l’autre ; ou pour mieux dire, de la respiration d’un air plus grossier à celle d’un autre qui l’est moins, mais qui en approche beaucoup. Cependant il peut s’en être terrestrisé dans toutes les parties du globe à la faveur de certaines dispositions ; comme dans des vallées profondes, où l’élévation & la proximité des montagnes entretiennent un frais & une humidité perpétuels, & où d’épaisses & sombres forêts, ou bien de grandes cavernes, mettoient ces races au sortir des eaux à l’abri d’un air chaud encore incommode à leur poitrine.

Mais il y a plus d’apparence que les transmigrations de ces espèces marines ont toujours été, & seront toujours plus fréquentes vers les Poles & dans les pays froids. C’est pour cette raison que les multitudes innombrables d’hommes dont les parties méridionales de l’Asie & de l’Europe ont été inondées, sont sorties de ces con-