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globe qui au tems de sa rupture seroient tombés d’un côté dans le liquide de la mer, n’auroient pû s’y enfoncer au-delà de cette profondeur, ni pousser vers le côté opposé d’autres parties de cette croûte propres à y élever des montagnes. Ainsi on ne voit point qu’elles ayent pû être formées, ni par des élévations survenues à la faveur des eaux dans lesquelles les pièces dont elles sont composées auroient surnagé, ni par des enfoncemens dans ces eaux de ces mêmes pièces, qui est auroient poussé & élevé d’autres dans la partie opposée. On ne conçoit pas non plus comment les pièces de la croûte de la terre se seroient enfoncées dans la mer. Aux endroits où il n’y avoit point de mer, elles n’ont pû certainement y tomber, ni par conséquent y nager ; & où il y avoit des mers, cette croûte ne manquoit-elle pas de toute leur profondeur ?

On ne comprend point de même, que l’eau des mers intérieures & extérieures qui, selon l’Auteur, n’excede pas la sixième partie de la croûte solide du globe, duquel l’épaisseur