de ses amis sur les bords du Nil, ils apperçurent assez proche du rivage un homme marin suivi de sa femelle, le mâle s’élevant souvent sur l’eau jusqu’à ses parties naturelles, & la femelle seulement jusqu’au nombril. L’homme avoit l’air féroce & le regard affreux, les cheveux roux & un peu hérissés, la peau brune ; il étoit semblable à nous par les parties que l’on appercevoit. Au contraire l’air du visage de la femme étoit doux ; elle avoit les cheveux longs, noirs & flottans sur les épaules, le corps blanc, les mammelles enflées. Ces deux monstres resterent près de deux heures à portée de la vûe de cet Officier, de ses amis, & de tous ceux du voisinage accourus au bruit d’un fait si extraordinaire. Ils parurent une heure avant le coucher du Soleil ; & il n’y eut que les ténebres de la nuit, qui les déroberent aux yeux des Spectateurs. On en dressa une attestation signée de l’officier & de plusieurs autres témoins ; & elle fut envoyée à l’Empereur Maurice qui régnoit alors à Constantinople.
Pendant le séjour que fit à Derbent