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auroit aisément reconnu qu’ils étoient uniquement son ouvrage, & que pour en expliquer l’origine, il n’auroit pas été obligé de recourir à un systême aussi peu naturel que le sien.

Réfutation de ce sentiment.

En effet on ne peut d’abord comprendre comment un balon plein d’air aussi vaste que la Terre, se seroit formé au milieu des airs ; de quelle matière seroit sortie cette vessie commençante, & quel auroit été le souffle assez puissant pour l’enfler au point d’étendue que nous connoissons. Nous sçavons que les enfans forment des bouteilles ou vessies, en soufflant dans un chalumeau dont un bout aura trempé dans une eau grasse. Mais si la boue de la Terre avoit été au commencement formée de cette sorte d’une matière onctueuse par le moyen d’un vent impétueux qui auroit soufflé dedans, comment ses foibles parois se seroient-elles soutenues contre les rayons du Soleil, qui la poussoient avec tant de violence, qu’en moins d’une heure ils lui faisoient foire des millions de lieues ?

Mais quelle qu’ait été l’origine de