Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/183

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tête une trompe avec laquelle il attire l’eau, & avec l’eau la proie qui lui sert de nourriture ? On en montroit un à Londres il n’y a que très-peu de tems. Seroit-il absurde de croire, que cet éléphant marin a pû donner lieu à l’espèce des éléphans terrestres ?

Le lion, le cheval, le bœuf, le cochon, le loup, le chameau, le chat, le chien, la chèvre, le mouton, ont de même leurs semblables dans la mer. Dans le siècle précédent on montroit à Coppenhague des Ours marins, qu’on avoit envoyés au Roi de Dannemarck. Après les avoir enchaînés, on les laissoit aller à la mer, & on les y voyoit jouer entr’eux pendant plusieurs heures. Examinez la figure des poissons qui nous sont connus ; vous trouverez dans eux à peu près toute la forme de la plûpart des animaux terrestres.

Des Phocas, ou Veaux marins.

Il y a vingt genres de Phocas, ou veaux marins, gros & petits. Vos histoires & les Journaux de vos Sçavans parlent assez des occasions où l’on en a pris & même apprivoisé. La Ville de Phocée tiroit son nom, dit-on, du grand nombre de ces animaux qu’on